Un jour, me trouvant au Japon un mois de décembre, je décidais d'y acheter mes cadeaux de Noël. J'atterris ainsi au rayon" jouets pour filles" pour la filleule de mon époux.  J'en garde un souvenir vivace. La scène se passe en 1995.

Il n'y a dans ce pays pourtant admiratif de la culture Américaine, nulle trace de Barbie. Car au Japon, il y a mieux, il y a Rika-Chan. Rika, c'est le rêve de toute petite japonaise et depuis, pour beaucoup de collectionneurs un collector. 

Car figurez-vous qu'alors, quand en France la Barbie se pavanait en robe de princesse d'un improbable rose fushia scintillant, Rika, elle, se pavanait en imper Burberry. Et oui.

Je fus prise, à la vue de cette élégante, d'une frénésie d'achat, tant tout était juste et sidérant. Rien dans sa garde-robe n'était "nunuche": les basiques de la garde-robe d'une fille avertie étaient largement et finement représentés. Admirez la tenue "college girl" avec son débardeur à motif argyle et ses hautes chaussettes assorties, furieusement "gossip girl" aujourd'hui. 

Alors que je n'extasiais sur les différentes tenues, mon amie Satoko qui m'accompagnait, me montre alors un petit bac que je n'avais pas remarqué. Il était plein d'accessoires, en vrac... Alors là... Je crois que Pierce Brosnian aurait pu arriver nu, je ne l'aurais pas remarqué. Il y avait, tenez-vous bien, de minuscules sacs Chanel et des flacons de Chanel n°5 et de Dune de Dior en vogue à l'époque. ... J'entends alors Satoko, comme dans un rêve, me dire que c'est dommage, la semaine dernière il y avait des kelly d'Hermès... 

Comment voulez-vous qu'avec une telle éducation, la japonaise ne devienne pas une consommatrice avertie?

(Un grand merci à Pauline l'heureuse propriétaire de cette poupée, de me l'avoir prêtée, à sa maman grande connaisseuse qui l'a gardée précieusement, qui a été la chercher à la cave spécialement pour ce post et à Satoko qui m'a rappelé son nom Rika)