Les coulisses du défilé des vanités
Journaliste de mode prise en flagrant délit de lecture du "défilé des vanités". Pull et étole de fourrure MARNI -Top forme cape VALENTINO - Chevalière CHARLOTTE STONE.
Comme préambule à la semaine des défilés de prêt-à-porter parisiens qui débutera la semaine prochaine, je reviens vers ce blog que j'avais hélas délaissé pour cause de rendus de dessins divers et variés.
C'est Cécile Sépulchre qui, me contactant pour me parler de son livre, m'a donné envie de faire ce dessin à toute allure pour illustrer son texte ci-dessous. L'histoire de Cécile est intéressante. Vous connaissez toutes ce livre, qui décrit fort justement le microcosme des rédactions de mode. J'en avais parlé ici. Ce que j'ignorais en revanche, c'est que très peu d'exemplaires avaient été imprimés car la maison d'édition d'alors avait fait faillite peu de temps après la publication du livre. Je vous livre donc les dessous de l'affaire (en quasi exclusivité, d'autres blogueuses en parleront également).
Pourquoi en parler?
-Parce que le livre est tout simplement bon.
-Parce que le fait que le livre soit sorti en même temps que la suite du diable s'habille en Prada, c'est juste énorme. Le rouleau compresseur du marketing à l'américaine face au petit frenchie.
Je vous retrouve dès lundi prochain sur ce blog, et sûrement avant sur FB et Instagram!
Le Défilé des vanités
Les coulisses d’une saga
Par Cécile Sepulchre
Un jour, une bonne fée pointe son nez : les éditions Balland. Elle ne sera pas seule…
Pire, avec leurs couvertures similaires les deux romans ont des airs de fausses jumelles arrivant avec la même robe dans une soirée. J’aurai l’occasion de papoter avec l’auteur lors de sa fastueuse soirée de lancement. En repartant, je me sentirai bien seule. Dans les librairies, à côté des piles colossales du rouleau compresseur américain (100 000 exemplaires) mon petit Défilé rase les murs. Le plus souvent il est introuvable. Balland semble en difficulté. C’est David contre Goliath. De plus, le roman, préparé en deux mois, est arrivé bien trop tard pour certaines rédactions.
J’aurais pu aussi bien me faire descendre. L’air du temps est à l’exploration des coulisses, à la désacralisation et surtout… ce milieu a de l’humour !
Alain Goldman, grand producteur oscarisé (La Môme) envisage un film. Des éditeurs se disputent les droits poche. J’ai la tête dans les étoiles.
Mais la mauvaise fée revient. Alors qu’un succès se met en place envers et contre tout, Balland, achève son dernier vol plané et pique du nez, plantant distributeurs et médias. Des TV cherchent en vain à me joindre. L’éditeur sort des radars, avant d’être mis en liquidation. So sad… La diffusion est bloquée, mes droits d’auteur partent à la trappe et cette version disparaîtra à jamais. Adieu cette couverture amoureusement bichonnée avec Aurore de la Morinerie, la déesse de l’illustration.
Big blues… me voici abandonnée en haute mer.
Des jeunes m’envoient des croquis de la couverture, demandent conseil. Des échos positifs reviennent de toutes les tranches d’âges, de 16 à 96 ans et de tous les milieux socio-culturels, initiés ou non ; de la business-women à sa secrétaire, en passant par le mari intello. Les lectrices laissent de magnifiques commentaires sur le web. Pourtant le livre devient introuvable.
En juillet nouveau coup de théâtre. Depuis mes vacances provençales, je découvre mon petit e-book en troisième place des meilleures ventes de romans français numériques. Et il restera longtemps en première place de la littérature humoristique sur Amazon. Sans le soutien marketing d’une grande maison, c’est incroyable. Une agent chinoise, recommandée par Olivier Lebé, prix du premier roman, propose un contrat. Je choisis de conserver d’autres droits étrangers.
Comme il est dit que rien n’est simple, j’apprends que La Vengeance en Prada sortira en poche aux mêmes dates. Encore !!! Ce sera l’ultime étape du test sur l’importance nouvelle du marketing à l’américaine dans l’édition. Dernier pied de nez du hasard, le jour de la sortie poche, je reçois un décompte de mes droits Balland perdus.
Mais peu importe. Le 22 janvier, c’est la sortie du poche. Une visite chez Gibert me laisse euphorique. Le roman, invisible lors du premier lancement, est cette fois-ci, aux meilleures places, entre les plus grands auteurs. Une bonne surprise car les libraires se fient généralement aux résultats du livre grand format pour décider du montant de leurs commandes. Dans mon cas, ils sont faussés, mais plusieurs ont suivi l’histoire et semblent décidés à lui laisser sa chance. De nouveaux articles et interviews TV sont annoncés jusqu’en avril.
Cette fois ci, le terrain paraît plus favorable, et je suis enfin au chaud, dans un beau vaisseau. Happy…
Next ?
Commentaires
Quelle histoire en effet. Je suis contente d'en savoir plus. Après les coulisses de la mode, les coulisses de l'édition, c'est top !!
J'ai adoré ce livre que j'ai passé à toutes mes amies, qui l'ont toutes dévoré aussi. J'étais étonnée que l'on en parle pas plus. Bravo pour le dessin aussi, super, comme toujours..
@ Amandine: oui moi aussi j'étais étonnée de ne pas le voir en librairie! Maintenant nous savons pourquoi!
Un véritable polar cette histoire...
@matchingpoints: oui... Je trouve aussi.
Moi je l'ai lu, et même relu ! Il y a tellement d'informations et d'histoires à mourir de rire. La première fois je l'avais dévoré tellement vite que je n'avais pas tout intégré. Parce qu'en plus c'est un bon roman. Personnellement j'ai préféré le Défilé des vanités au Diable en Prada. La mode, c'est Paris et c'est plus amusant de retrouver les personnages.. que l'on croit deviner. Il parait que toutes les histoires que raconte Cécile Sepulchre sont vraies. On aimerait carrément avoir un décodage du livre. Merci Isabelle de nous avoir éclairées sur ces coulisses et pour ce beau dessin !
@PLiane: oui un décodage. Mais ce serait chaud pour les personnes et les marques qui ont inspiré les faits.
Je ne l'ai toujours pas lu, j'attendais sa sortie en poche. Je comprends mon attente. Quelle histoire et surtout ne pas se décourager. J'en ai un peu besoin aujourd'hui de courage.
@ Christine: j'espère que mon com' chez toi t'en a redonné!
C'est incroyable cette histoire !C'est super que Cécile ait tenu bon et se soit battu pour son livre ( perso, je n'ai pas compris le succès du Diable s'habille en Prada et je n'ai vu le film que pour Meryl Streep que j'adore ) En tout cas, je souhaite beaucoup de succès à ce format poche que je vais moi-même allé dénicher dans mon Gibert !
@jonalys precious: j'avais bien aimé le Diable. C'était le premier livre qui était critique envers la tyrannie des VIP de la mode. C'est la suite qui a été beaucoup critiquée. Je ne l'ai pas lue mais il parait qu'il n'y était pas ou si peu question de mode. L'intrigue manquait de sel.
Quelle saga ! Rien que cette histoire mériterait un roman
Tout comme Christine, j'attendais la version poche, je vais aller le commander chez la libraire de mon petit village normand (ma façon à moi de défendre le commerce de proximité).
Pas de chance, on va encore se rater ! Tu viens à Paris, nous descendons dans le sud... Gros bisous
Merci pour vos soutiens. Décodage... les anecdotes sont véridiques (savoir qui a fait quoi est en effet assez drôle), les dialogues inspirés de ce qui j'ai vu et entendu, mais les personnages sont inventés. Je me suis parfois caricaturée aussi. Rire de tout, sans rire de soi même, n'aurait pas été fair play. L'idée étant aussi de raconter la richesse de ce monde, qui est trop souvent réduit à une simple caricature. Tout en posant certaines questions. Et en racontant une histoire, pour que la lecture reste légère...
Le milieu de la mode étant de plus en plus prescripteur il est intéressant de pousser dans ses extrêmes certains de ses fonctionnements car ils annoncent l'avenir. Lequel semble assez délirant...
C'est dingue cette saga ! Il y aurait de quoi faire un film dans le film. J'avais entendu parler du Défilé des vanités, par une attachée de presse qui m'a confirmé qu'il est incroyable. Je vais essayer de le trouver !
Merci pour ce magnifique dessin Isabelle. Tu avais déjà conseillé ce livre et je l'ai lu en version kindle avec beaucoup de plaisir. Le Défilé en poche fera un bon cadeau !
Que de péripéties ! Une histoire à prendre le monde de l' édition et du commerce des livres encore plus fous que celui décrit dans ce roman.
Est-ce ce qu'on appelle la "chick-lit" ?
Y-a-t-il un gros chat autre qu'un jaguar, quel modèle la Jaguar ? Oui j'ai glané quelques feuillets sur le Net.
je l'ai lu avec un très grand plaisir suite à ton post, et effectivement, je l'avais lu sur Kindle sans connaître cette aventure! Je suis contente de savoir qu'il sort en poche, je pourrais enfin l'offrir.
PS ah cette frange de rédactrice mode, ... (pas très AW ce côté je-me-coupe-moi-même-ma-frange!)
Contente de vous revoir, d'autant plus avec des péripéties et un magnifique dessin à la clé. Ca m'avait manqué, cruellement.
J'ai lu ce livre il est vraiment bien je le recommande vivement
J'ai lu moi aussi Le défilé des vanités avec délectation. Il est au moins aussi amusant que le Diable s'habille en Prada. Cécile Sepulchre révèle beaucoup plus de choses croustillantes sur le monde de la mode et elle a plein d'histoires drôle à raconter. Ce qui est bizarre, c'est que les féminins en aient si peu parlé alors qu'ils ont tartiné sur cette nullité de la Vengeance en Prada qui ne fait que des déçues. Je suis abonné au Elle et je n'ai RIEN vu !!! Et dans les autres, pas grand chose non plus. Le défilé des vanités parle pourtant de mode, de destins de filles, de glamour, de Paris. Tout ce qu'on a envie de découvrir dans un féminin. Serait-ce la censure d'un monde qui ne veut plus se remettre en question ?
Waouh, quelle aventure !!! J'ai reçu le mail du Point pour la sortie en poche et bien sûr, j'ai de suite reconnu le style de la couverture !! Bon, plus d'excuse, il faut que je le lise !
C'est toi l'auteur de ce roman ?
J'ai Adoré !!!!!!!!
Bravo bravo bravo !!!
Ok j'avais lu trop vite ton billet !!! excellent !!!
Je vais le relire
Next ?? Un film!! Ce roman est vraiment fait pour...