L'aéroport de Dubaï est à inscrire dans un carnet des choses à voir dans ce monde pour qui s'intéresse au costume. Une réunion familiale à Maurice pendant les vacances de la Toussaint m'a amenée à y faire escale.

C'est un enchantement pour les yeux: tout l'orient et le Moyen Orient est représenté. En l'espace d'une heure, on peut voir : un homme à tête de fakir et son épouse en sari, un jeune émirien racé en costume local, des pèlerins indonésiens aux couleurs bigarrées, deux japonaises portant des énormes sacs de shopping du duty free center, un groupe de chinois en uniforme de leur entreprise...

Il n'en fallait pas plus pour vous livrer la tendance majeure observée...

La tendance est donc au noir enveloppant avec une mise en valeur des chaussures et des sacs. Ici, la tendance biker. J'avoue que cette chaussure entre-aperçue et ressemblant à une Doc Martens m'a laissée pantelante de stupéfaction. Y aurait-il de l'humour sous le hijab?

Une autre fille aussi me sembla sympathique.

Elle s'avançait avec grâce, avec un joli sac et soudain entre deux plis de tissus un pied élégamment chaussé apparut. Curieusement la vision de ce pied nu me gêna...( Je détournais les yeux comme si je n'avais rien vu) et me laissa devant un abîme de perplexité: y aurait-il une vie fashion à l'occidentale sous le hijab?

De ce couple, si elle tient la route en style, on ne peut pas dire la même chose du conjoint. Avec une telle allure estampillée "années 90", on s'est dit, après coup avec mon fils, que c'est lui qui aurait du se voiler... 

Ce n'est qu'arrivés à Maurice, en attendant nos bagages, que mon fils me dit: "regarde, le ringard au bouc... Il était dans le même avion que nous..." Je cherche alors le hijab et c'est alors que je la vois. Elle se tenait devant le tapis roulant, droite et hiératique, tenant son sac à deux mains comme une petite fille sage. La sorte de burka était devenue un long manteau noir fermé par une broche. Elle avait un visage ravissant, des yeux et un port de reine d'Égypte, de belles boucles d'oreille en or et un brushing impeccable, sixties, à mi-chemin entre Sheila en 70 et Nathalie Wood. Comment avait-elle fait? Avait-elle enlevé ce fichu truc devant les passagers médusés? Ou avait-elle filé dans les toilettes exiguës, rectifiant ses cheveux et transformant le hijab en manteau de type royal. Et à quel moment, on a l'autorisation de l'enlever? Peut-être était-elle mauricienne et portait-elle le hijab juste là-bas?

Malheureusement, elle a eu ses bagages avant moi, je n'ai donc pas pu voir si il y avait de la famille qui l'attendait... Le mystère de la fille au hijab et aux sandales à franges reste entier.

La très belle chanson de Jeanne Cherhal "le tissu", que m'a fait découvrir Sylvie,  conte la même histoire !!! À découvrir ici.