Jeune new-yorkaise frileuse sur Broadway Avenue.

Il s'en est fallu de peu pour que je revienne bredouille, sans rien à vous raconter. La ville de New-York était envahie par un flot gigantesque de touristes masquant tout: ses habitants, ses points de vue intéressants. Les vacances de pâques à New-York: voilà une date qu'il faut éviter. 

Le shopping "grand spectacle": 

Comme cela faisait 5 ans que nous n'y étions pas retournés, un tas d'adresses restait à découvrir dont le fameux Abercrombie&Fitch que nous avions zappé à l'époque. Las! Une queue monstrueuse nous décourage et, sur les conseils de Marion, mon amie frenchie/new-yorkaise, (une fine mouche pour dégotter les hot spots), nous nous rabattons sur Hollister, le petit frère, en tous points semblables: même société, même "came" et même vendeurs en maillots de bain. Une chaleur tropicale nous attendait, (pour les vendeurs en maillot de bain) ainsi qu' un fond sonore typé californien à tue-tête et un décor sympa, mi-shabby chic mi-tropical. Sur quatre étages, le magasin est plongé dans l'obscurité, nous tâchons de voir les prix et les tailles à la lueur d'un spot tamisé. Chaque étage possède un labyrinthe de petites pièces censées présenter des looks différents. En fait, comme pour toutes ces enseignes, l'économie de patronage est maximale. Il n'y a pas plus de deux formes de jupes, deux formes de chemises etc... déclinées dans 6 tissus différents et mises en scène différemment en très grande quantité afin de provoquer une impression de profusion. Après avoir trouvé la caisse avec difficulté et ruisselants de sueur, jouant des coudes dans la foule, nous sortons, après un dernier coup d'oeil au vendeur en maillot (à la plastique stupéfiante: un Ken en vrai!), hébétés, décoiffés et clignant des yeux éblouis par le soleil. C'est de loin l'épreuve la plus difficile de tout séjour aux States (avec le M&M' store et les formalités de police à l'aéroport). 

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                                            Le serveur cool du ACE Hôtel

Les hôtels chics et branchés où prendre un pot et les restaurants:

L'Ace Hôtel est à la hauteur de sa réputation. Le décor (signé Roman and Williams, les auteurs du bar du Standard Hôtel) est, là aussi, plongé dans la pénombre. Comme le personnel est choisi pour son look et ses tatouages, le service est à la va comme je te pousse

La terrasse du Penninsula est gorgeous. La vue sur les buildings illuminés procure une impression de toute puissance. 

Le Mercer est lui aussi à la hauteur. Nous passons une soirée (l'anniversaire d'un expatrié élégant) exquise. La cuisine est délicieuse, la serveuse a, selon l'expression consacrée, les yeux qui sentent le cul. Je demande à mes amis si trop d'accent nasillard fait vulgaire. On me répond que non, non, c'est normal.

L'ABC kitchen est également une bonne adresse. Le cadre est vraiment sympa. Bondé le soir, il rassemble une foule fashion. Marion y a déjà vu Gwineth Paltrow.

Impossible d'aller au Pastis, bondé, comme le Café Gitanes, comme d'ailleurs tous les resto estampillés "frenchie".

                           Une partie du butin

Les boutiques branchées et les marques américaines:

J'ai emporté le dernier "NY now" du Figaro Madame japonais. Toutes les boutiques et les resto y sont répertoriés avec une rigueur scientifique sur un cahier de 6 pages. Devant l'immensité de la tâche, je privilégie les marques américaines introuvables en France et qui sont dans mes moyens. Grosse déception pour Urban Outfitters (trop cheap looking) et Anthropologie (jolie déco mais vêtements trop chers pour du made in India). Club Monaco et Banana Republic continuent à faire de la dadame ennuyeuse. Seul J.Crew propose un large choix de styles divers et pimpants à différents prix. Théory tire son épingle du jeu haut la main. Sur leur site, leur lookbook réalisé par Ludivine Poiblanc, Isabel Dupré et Kate Lamphear est une excellente idée. Brooks Brothers restant toujours une institution, je shoppe chez eux une chemise blanche impeccable. Opening Ceremony m'enchante. J'y shoppe un Tshirt vendu au profit de la Croix Rouge japonaise.

Le meilleur reste cependant les boutiques multi marques où l'on peut trouver de jeunes marques fraîches et toniques. Mon coup de coeur, c'est indiscutablement Steven Alan. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un multi marques qui propose aussi sa ligne éponyme. Dans la boutique de Tribeca, tout est juste. Le vendeur aux lunettes oversize me dit que sa mère a le même sac que moi. Ça commence bien. Je pars en direction de la cabine d'essayage avec un portant entier. Devant mon enthousiasme, il me ramène d'autres vêtements. Je lui dis qu'ils sont a little bit too hot for me. Je choisis une robe de Thomasine Dolan. Sa marque THOM DOLAN a été crée en 2010. Thomasine a longtemps bossé dans la mode. Elle quitte il y a peu Banana Republic pour fonder sa propre marque et met au point une chemise qui avait été refusée chez Banana. Succès. Je vous invite à visiter son site et voir ses maillots de bain.

Je découvre aussi les fabuleuses espadrilles SOLUDOS. Avec goût et talent, le jeune Nick Brown invente l'espadrille américaine. Nous, on y adhère à fond.

Nous sortons chargés de shopping bag, le vendeur me dit que décidément je ressemble à sa tante du Sud Afrique (moment de solitude). 

Nous quittons les Etats-Unis avec un supplément de bagages mais satisfaits et lookés. 

Une semaine plus tard, au Festival de mode de Hyères, le Modalogue me dit que j'étincelle avec ma robe Thom Dolan.

EDIT du 6 mai: Lili m'a envoyé une parodie de Abercrombie&Fitch très bien vue!! À voir donc ici. Pierre-Jean a également dressé une très belle galerie de portraits à Hyères. Si vous vous voulez voir la robe Thom Dolan, c'est ici.